Lorsqu’on pense à l’authentique road-trip américain, on pense obligatoirement au Texas. « Take me home, country roads. »
Hit the road, Jack ! Après 18 h, le centre de Dallas est désert. Les parkings payants sont vides et les autoroutes surchargées. Seuls quelques Américains du troisième âge flânent encore à l’angle d’Elm Street, sous un soleil de plomb de fin d’après-midi, à la recherche de l’endroit précis où le président John F. Kennedy a été assassiné, le 22 novembre 1963. Des crieurs de journaux assertifs accostent les badauds fatigués avec des anecdotes saugrenues. « La première balle a traversé sa gorge de front », affirme un colporteur corpulent. Il pointe du doigt la fenêtre d’angle d’un entrepôt. Le matin suivant, nous avons acheté des entrées pour The Sixth Floor Museum, un musée entièrement dédié à ce jour tristement célèbre à Dallas. L’établissement est situé à l’endroit précis où Lee Harvey Oswald a appuyé sur la détente. Sur la porte d’entrée, une inscription à la peinture met en garde : « Armes non admises ». Assez cynique. Ce musée a bien failli ne jamais exister. Le lieu a en effet un passé bien trop sombre. Après l’attaque, les images ont fait le tour du monde à maintes reprises. Et puis, toutes les émotions sont remontées à la surface avec « JFK », le chef-d’œuvre cinématographique d’Oliver Stone. En réalité, les gens voulaient tout simplement rayer le bâtiment de la carte. « Dallas ne savait pas comment réagir à cet événement dramatique », nous a confié Laurie Ivy, notre hôtesse. « Pour beaucoup, raser le bâtiment était la seule solution pour gommer ces souvenirs. » Il aura fallu 26 ans aux habitants de Dallas pour surmonter le choc. Parce que deux millions de personnes continuent de descendre chaque année dans cette ville d’affaires texane, par respect ou par curiosité, il a été décidé, après de nombreuses pressions, de donner une signification historique au bâtiment.
Le pays du surdimensionné
Les Texans n’ont pas volé leur credo « Live large, think big ». Tout y est gigantesque : les voitures, les autoroutes, les sodas et les paysages… ou ce qui devrait être considéré comme tel à Dallas. Les centres commerciaux sont reliés entre eux par des autoroutes, car le Texan entre de préférence dans la vitrine des magasins avec son pick-up. Nous avons quitté la ville de manière anticipée. Dallas disparaît dans le rétroviseur, un mirage de miroirs. Sur la Highway 20, à bord de notre Ford, nous voyons défiler des milliers de stations-service et autant de fast-foods fixés à jamais sur l’horizon. Des prairies et de l’asphalte brûlant. Des éoliennes et des pompes à essence. « Marfa is what the Wild West was », annonce le panneau d’entrée de la localité, jauni par le soleil. Il ne faut cependant pas se fier aux apparences. Marfa doit sa renommée à « Giant », le dernier film de James Dean, qui y a été tourné en 1955. Le village est aujourd’hui un repère d’artistes spécialisés dans les œuvres minimalistes, réparties dans d’innombrables galeries. L’hôtel-boutique Saint George flambant neuf, une oasis branchée comptant 55 chambres, attire tous les regards. Nous nous sommes d’abord rendus à Valentine. Le spectacle est assez étonnant : une boutique de luxe Prada, au beau milieu d’un désert inhabité. Pas la peine de sortir votre carte de crédit : la boutique Prada de Marfa est fausse ; une installation artistique fermée au verrou et créée par le duo d’artistes scandinaves Michael Elmgreen et Ingar Dragset. Cette œuvre paysagère est devenue le pôle d’attraction du public artistique international. La situation a cependant dérapé à peine deux jours après l’inauguration, puisque la boutique a été dévalisée. Les voleurs se sont emparés de tous les sacs à main et uniquement des chaussures droites. Qu’à cela ne tienne, le créateur italien a mis gratuitement une seconde collection à disposition. Le tout uniquement pour la cause artistique.
Infos pratiques
le Texas est le deuxième plus grand état américain après l’Alaska. À la différence que le premier compte trente fois plus d’habitants que le second. Le Texas faisait autrefois partie de la colonie espagnole Nouvelle-Espagne, avant d’être annexé au Mexique après l’indépendance mexicaine en 1821. Il est, depuis 1845, le 28e état des États-Unis. Il se caractérise par des hivers doux et des étés particulièrement chauds. Les périodes idéales pour visiter cet état sont la fin du printemps et la fin de l’été. Vous pourrez également parfaitement combiner le Texas avec le Nouveau-Mexique et l’Arizona.
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